L’entretien téléphonique était initialement fixé pour 10h, mercredi. Avant, finalement, d’être avancé d’une petite demi-heure. Il faut dire que ces derniers temps, Ottavio Bianchi est un homme très sollicité. Premier entraîneur à avoir remporté le Scudetto avec le Napoli en 1987, l’ancien technicien, rejoint trois ans plus tard par Alberto Bigon dans ce cercle très fermé, doit désormais faire une place à Luciano Spalletti, vainqueur du troisième depuis quelques heures. Pendant que les festivités se poursuivent au pied du Vésuve, celui qui a bien connu Diego Maradona a accepté de répondre à nos questions concernant ce troisième sacre napolitain.
Que ressentez-vous après ce troisième titre remporté par le Napoli ?
Ottavio Bianchi : Je suis toujours très lié à la ville et au club. La culture, la ferveur, les sentiments, la nourriture… Naples m’a vraiment enseigné beaucoup humainement parlant. J’ai été fasciné par cette ville. Là-bas, le football est facteur social. Je suis rempli de joie et de bonheur.
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Trouvez-vous des similitudes avec votre tout premier scudetto remporté en 1987 ?
O.B : Pas vraiment. A l’époque, le Napoli n’avait jamais rien remporté et luttait le plus souvent pour le maintien. Ces dernières années, Naples était souvent dans le peloton de tête sans jamais parvenir à s’imposer. Cette année, après avoir passé un été parfois agité avec les départs de certains tauliers (Mertens, Koulibaly, Insigne, Ospina…), l’équipe a joué de manière exceptionnelle et a parfaitement mérité son titre. Avec un écart abyssal et assez rare pour le championnat. Le Napoli a gagné à tous les étages, du président à l’entraîneur, du joueur aux salariés… Pour réaliser une saison aussi parfaite, tout le monde doit être au niveau. L’équipe, elle, a toujours eu un rendement élevé. C’est un orchestre parfait, avec de grands professeurs et de magnifiques solistes.
Depuis des semaines, c’est une fête grandiose qui a lieu dans une ville qui a toujours vécu à travers ses émotions. Gagner un scudetto à Naples, cela représente quoi ?
O.B : Comme je le disais, c’est un facteur social, de l’enthousiasme, de la revendication, de la musicalité… Dans ces moments-là, les tifosi tirent toujours le meilleur de leur fantaisie et ironie. C’est un patrimoine culturel qui s’exprime, du bas en partant vers le haut. Il n’y a plus de classes sociales qui existent, tout le monde est uni pour fêter la même chose. Ils se sentent tous protagonistes, comme des footballeurs. Il n’y a plus de jalousie, plus rien. C’est vraiment magnifique. A l’époque, je me rappelle que je m’étais enfermé à l’hôtel. Puis le président est venu me chercher avec son chauffeur et sa femme. Je me rappelle des étendards de l’époque, avec ironie, classe, improvisation et goût. C’est Naples, une ville pleine de culture. Les clubs qui gagnent des titres à la pelle n’ont plus cette joie. Je ne suis pas certain qu’à Paris, vous connaissez la même fête après un titre du PSG.
Avez-vous des souvenirs particuliers de votre première fête pour le Scudetto ?
O.B : Les rues étaient complètement paralysées. Il faut imaginer la même fête qu’au Carnaval de Rio mais dans toute la ville. Je me souviens d’un étendard accroché dans un cimetière : « Mais qu’est-ce que vous avez raté… ». Puis le lendemain ou deux jours plus tard, une réponse : « Mais qui te dit que nous avons raté ça… ». Voilà, ça c’est Naples. Moi, je suis plutôt du genre à m’isoler. Et quand je suis allé dans la voiture avec le président, j’ai transpiré comme jamais. Je n’avais jamais été autant en difficulté. Mais c’était tellement beau de voir ces gens heureux… C’était incroyable.
Dans la ville, l’esprit de Diego Maradona est toujours bien présent…
O.B : Dans le football, l’immobilisme est généralement présent au-delà des déclarations du moment. A l’époque, il y avait des problèmes différents de ceux d’aujourd’hui. Mais le football et le sport en général parviennent toujours à assainir les choses. Diego restera toujours dans le cœur et l’esprit de cette ville.
Selon vous, le Napoli peut-il ouvrir un cycle ?
O.B : Cela fait longtemps que le club est dans les hauteurs du classement. Cette saison, la différence est qu’il est parvenu à gagner. On a également vu la manière de jouer en Ligue des champions, avec autorité. Le Napoli peut ouvrir un cycle, cela ne sera pas quelque chose de surprenant.
Naples a toujours été un théâtre vivant
Justement, l’élimination en quarts de finale de la C1 face à l’AC Milan (1-0, 1-1) ne restera-t-elle pas comme un grand regret ?
O.B : Le Napoli avait toutes les possibilités pour aller plus loin. Malheureusement, l’équipe n’était dans son meilleur moment, avec aussi pas mal de blessés. Avec une équipe dans de meilleures conditions, peut-être que le résultat final aurait été différent. Mais ce sont des choses qui peuvent arriver dans une saison.
Cette victoire du Napoli, c’est aussi une revanche sur le Nord et une hégémonie qui durait depuis deux décennies ?
O.B : C’est vrai. Dans ces occasions, le football peut offrir une sorte de revanche sportive et saine. Mais ne faisons pas les politiciens non plus (rires) ! Si vous allez à l’étranger et que vous rencontrez des personnes habitant de Rome à plus bas, elles se sentiront toutes napolitaines et chanteront toutes les chansons de la ville. Actuellement, le sud est représenté par Naples. C’est un peu comme si une équipe qui évolue avec des joueurs de son centre de formation venait battre le PSG qui dépense des millions d’euros, elle deviendrait sympathique aux yeux de tous. Autrement, les victoires n’appartiendraient qu’à ceux qui dépensent le plus. La victoire collective du Napoli est une leçon, un exemple. C’est celle des idées et d’un projet.
Comme avez-vous fêté ce titre ?
O.B : Je ne faisais déjà pas la fête à l’époque, alors maintenant… Ils m’avaient alors obligé à quitter mon hôtel (rires), je n’avais pas le choix car j’étais un acteur direct de ce succès. Maintenant, les acteurs sont des autres, du public aux joueurs en passant par ceux qui ont construit tout ça. Moi, je vais célébrer ça par procuration.
Des personnes vous remercient-elles encore pour ce premier Scudetto ?
O.B : Beaucoup, oui… Cela fait des années que je ne suis pas retourné à Naples. Mais quand je passe sur la côte ou dans les environs, si un supporter napolitain me rencontre, il est gentil, sympathique, reconnaissant et respectueux comme seule cette ville sait l’être. Je suis amoureux du Napoli, un club où j’ai également joué. Puis j’ai rencontré beaucoup de personnes en dehors du football qui m’ont beaucoup appris. Si je devais conseiller à des gens d’aller quelque part, ce serait à Naples pour apprendre des choses et enrichir la culture de chacun. Pour moi qui aime être silencieux et apprendre, Naples a toujours été un théâtre vivant. Chaque jour, tu apprends quelque chose.
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